Tir d'été : Un quatre cors à l'approche

28/10/2015 21:55

Cela fait maintenant 2 fois cette saison que je sors sur un territoire de plaine du Loir et Cher pour faire quelques affûts.

J’ai un brocard d’été, et occasionnellement quelques sangliers dans les cultures.

Lors de mes précédents affuts, j’ai pu voir que la population de chevreuil était toujours belle. Perché dans un arbre du seul bois, j’ai eu jusqu’à 8 chevreuils simultanément sous les yeux dans la plaine devant moi.

Mon choix s'est porté sur le maître des lieux, il a de long bois, et un successeur tout trouvé, un jeune brocard de l’année dernier que j’ai approché, en fin de saison à plusieurs reprises, sans succès. Il me parait tout à fait digne de le remplacer.

20h00,

Le temps est très lourd. Mis à part une chevrette et son jeune, aucun animal ne semble vouloir sortir des cultures. Je m’ennuie sur mon affût, pas même un ragondin, un lièvre ou un lapin, j'aperçois juste un oedicnème.

Ce soir, je vais faire autrement, je connais parfaitement le territoire, il y a un excellent moyen d’approcher des animaux :

Un fossé de drainage parcourt le territoire, il fait 1.60 mètre de profondeur, une végétation dense en tapisse le fond. Par temps sec, le « lit » du ruisseau fait un sentier sinueux utilisé par les chevreuils, les ragondins. En progressant, prudemment et silencieusement, il est possible de surprendre les animaux qui sont couchés en bordure du fossé et en lisière des champs de maïs ou tournesol.

Au bout de 400 mètres, je vois un chevrillard à moins de 15 mètres, sa mère est vraisemblablement dans les parages immédiats, je scrute attentivement les alentours. Je ne tiens pas à ce que le brocard soit alerté par leurs comportements suspects. Bien camouflé dans les iris, je ne ressemble pas un homme tel qu’ils ont l’habitude de les voir…

Je me montre un peu plus, le chevrillard rejoint le champ de maïs proche, sa mère suit.

Je poursuis ma lente progression.

Au bout de 400 mètres, j'arrive le long de l’emprise du TGV. C'est la fin de mon territoire. Je suis un peu plus masqué par une haie, je sors du fossé. Un beau ragondin mange tranquillement dans les chaumes. Je tente une "approche" accroupi. A 10 mètres, il me détecte et file. Je lâche une flèche qui n’avait aucune chance d’atteindre son but…

Je relève la tête, 2 chevreuils sont dans la plaine. Ils n’ont pas l’air de m’avoir vu. Je rejoins discrètement mon fossé, et revient « rapidement » en arrière, peut-être ai-je une chance de couper la route de l’un d’entre eux.

5 mn plus tard, je suis au meilleur « endroit » possible, je sors prudemment la tête, rien dans la plaine, rien sur le bord du fossé, RIEN je sors les jumelles RIEN … j’attends une 1/2 heure, rien ne se passe…

Je reprends donc prudemment ma progression pour retourner à mon affut…

A mi-parcours, je suis très très attentif je sais que je suis au cœur de son domaine. Sa couche habituelle est là, autour de ces quelques ronces.

IL est là, il s’est levé, très intrigué par cette forme étrange de 20 cm de diamètre qui se déplace au niveau du sol…

Au bout de 2 mn, je peux lever mon arc...

Il se met tranquillement plein travers à 15 mètres, j’hésite un instant, entre moi et lui, il y a un peu d’herbe… il ne représentera pas son profil une deuxième fois comme ça, …

Je lâche ma flèche, je ne vois pas l’atteinte, mais j'entends l'impact. Il fait 20 mètres et tombe au sol. Du fond du fossé, je ne le voie pas, mais la végétation fait 20 cm maxi.

Sans lâcher de l’œil l’endroit où le brocard est tombé, je regarde mon téléphone. Il est 21h30, l’heure légale du coucher du soleil. Dans une demi-heure, je n’y verrais plus rien. Bon dans 20 mn j’y vais.

L’attente est interminable.

Je m’approche enfin, rien n’a bougé…

Je le cherche quelques secondes.

Il est là, c'est un splendide 4 corps...

Ma flèche est exactement au même endroit que celle d’il y a 15 jours, je casse la dernière cote, trop derrière…

Désolé pour la photo, la luminosité est mauvaise…

Guillaume.