Brocard Chenonville 2016

11/07/2016 10:43

Bonsoir à tous,

C’est pour moi une expérience formidable, un acte de chasse d’une intensité que je n’avais jamais ressenti (je le souhaite d’ailleurs a tous jeunes (et moins jeunes) chasseurs car c’est un moment particulier et fort d’enseignements).

Pour revenir sur cette soirée de jeudi dernier, nous (Fred NOLLET et moi) sommes arrivés à Chenonville sur les coups de 18h30, le soleil était encore très haut, et la chaleur aussi. Après un petit moment de préparation et surtout un briefing de Fred sur la configuration des lieux, les consignes à respecter (sécurité et animaux), nous voilà partis en faisant attention aux bruits de nos pas.

Pendant notre approche, une chevrette se dérobe devant nous, et à notre arrivé un petit faon sort de du roncier au pied de mon treestand. Après mon ascension, je m’attache, positionne ma flèche, fait quelques simulation de tir pour visualiser mon environnement, je suis fin prêt pour mon premier affût.

Au bout de 2 heures, les premier crissement de feuille, je regarde autour c’est à nouveau le faon que repasse sous mon treestand, calmement, il ne m’imagine pas à 6 m au-dessus de lui. 30 minutes plus tard, au nouveau un bruit de feuilles au loin, je regarde à gauche dans la direction de ces crissements, au loin un brocard aboie. Je suis concentré, quand tout à coup un bruit particulier dans mon dos attire mon attention. Il est là, un beau brocard qui se frotte la tête sur un gros chêne.

Je profite que cette arbre me cache pour me retourner et me positionner sur le treestand. Je le fixe, il est calme, en train de manger au fur et à mesure qu’il avance. Je suis en position prêt à tirer. Le voilà maintenant dans la zone choisie, qui est dégagée. Je me concentre pour viser, je décoche., ma flèche se plante dans le sol, et mon brocard commence à courir.

L’émotion est très forte, j’ai les jambes qui tremblent, je regarde Fred en lui faisant un signe de la main, j’ai un petit doute sur ma zone de tir, un peu derrière, mais entre le stress et l’émotion je suis confiant. Fred me fait signe de descendre sans faire de bruit, il me dit de prendre mon temps, il faut maintenant attendre un moment avant d’aller voir ma flèche pour commencer la recherche. Au bout de 15 à 20 minutes, nous y allons. Autour de ma flèche il n’y a pas de sang, malheureusement ma crainte s’avère exacte, il y a des trace d’herbe non digérées, j’ai fait une flèche de panse. Fred me dit qu’il ne faut surtout pas essayer de suivre la trace, tu reviendras demain avec un chien de sang. Nous repartons sans faire de bruit dans la direction opposée à la fuite du brocard. Arrivée à la voiture, je suis dépité.

Le rendez-vous est pris pour le lendemain matin à 6 h avec Laurent AUBRY, pour faire la recherche. Me voilà revenu, je n’ai pas beaucoup dormi (moins de 3 h). Laurent arrive avec Globule pour faire la recherche. Il me demande toutes les précisions de l’action d’hier. Nous nous rendons sans bruit à nouveau au pied du treestand. Globule est déjà sur la trace du brocard, visiblement l’odeur est forte. Laurent me fait remarquer qu’a l’impact de ma flèche, il y a plusieurs grosses limaces, c’est un signe qu’il y a quand même des traces de sang.

Globule prend la trace, au bout de 40 m, elle se fixe, Laurent l’aperçois derrière la haie, il n’est pas mort, mais il ne bouge plus, même quand Globule s’approche de lui. Nous nous approchons, je sors ma dague, et avec l’aide de Laurent, je le pique pour abréger ses souffrances. Mon émotion est encore au plus forte.

J’ai retrouvé MON PREMIER BROCARD,c’est formidable.

Comme je vous l’ai dit au début cette expérience fut pleine d’enseignements :

- Il est important de bien connaitre l’animal que l’on chasse et son environnement.

- Ne surtout pas être impatient après un tir, l’euphorie peut faire faire de grosses erreurs.

- Une flèche de panse n’est pas forcément une belle flèche, mais correctement suivie est une flèche mortelle qui permet de retrouver son animal.

- Surtout faire appel à un conducteur de chien de sang si vous avez le moindre doute plutôt que de pousser votre animal, et risquer de le perdre.

Pour conclure, l’année dernière je ne me sentais pas prêt pour chasser à Chenonville, grace à Fred, qui m’a suivi toute l’année, j’ai pu prélever mon premier brocard.

Enfin quelques chiffres :

Poids du brocard : 26,9 kg

Tiré à l’arc à poulie Hoyt G3 à 55 livres et lames silck strick.

Distance de tir environ : 8 à 10 m

Distance de fuite : 50 m

Après éviscération, la lame a coupé le foie avant de passer dans la panse.

Pour avoir vécu des moments aussi intenses, je souhaite remercier Fred de m’avoir accompagné et transmis un partie de ses connaissances, Laurent et Globule pour la recherche, ce qu’il m’a expliqué et surtout à son dévouement pour cette passion, l’ACAEL pour ce que vous faites pour tous les chasseurs à l’arc d’Eure et Loir, mais aussi à la fédération des chasseurs d’Eure et Loir.

J’espère avoir partagé avec vous tous un moment inoubliable pour moi, et quelques photos en PJ de ce très beau brocard qui m’a apporté tant d’émotion.

Amicalement. Laurent